lundi 31 août 2015

Relookée, la Foir’Fouille vise 300 magasins d’ici à cinq ans


Créée il y a quarante ans, l’enseigne d’équipement de la maison à bas prix se renouvelle face à la concurrence. La marque veut se défaire de son image discount pour mettre l’accent sur le design et la mode. 

DISTRIBUTION « C’est le style qui a changé, pas les prix. »Pour Jean-François Martinez, directeur du développement de la Foir’Fouille, le nouveau concept plus qualitatif déployé depuis un an dans ses magasins discount d’équipement de la maison, ne change rien à la promesse de l’enseigne. La Foir’ Fouille, quarantenaire cette année, réunira mercredi et jeudi ses franchisés pour le leur prouver, lors de leur convention annuelle. L’occasion de leur présenter la version la plus récente du nouveau concept, dans les 1 750 m2 du magasin pilote de Rambouillet qui ouvrira ses portes le 4 septembre. Au programme, quatre nouveaux univers regroupés sous forme de « shop in shop » : univers promo à l’entrée du magasin, regroupant les produits des prospectus, puis univers déco, avec une ambiance boutique. Suivent ensuite l’univers festif, puis celui dédié à la beauté et l’hygiène.

« Nous voulions redynamiser un parcours client qui manquait d’aspérités », précise Jean-François Martinez, qui a pris il y a un an le contrôle de la société aux côtés du président Ivan Rapoport et d’autres membres de l’équipe dirigeante. Le but de ces évolutions : se défaire de l’image bazar et bas de gamme pour mettre l’accent sur le design et la mode. Aujourd’hui, les deux tiers des 220 magasins du réseau ont bénéficié de ce remodelage et, depuis trois ans, la quasi-totalité ont retravaillé leur façade, avec un nouveau logo. Actuellement, une vingtaine d’ouvertures sont programmées tous les ans, dont la moitié sont des créations. « Le reste représente des agrandissements ou des transferts de magasins, dont les emplacements étaient obsolètes », poursuit Jean-François Martinez. Comme à Vesoul, où le magasin a rejoint en mars une zone commerciale tirée par un Leclerc.

Un rythme qu’il faut accélérer : la direction visant 300 points de vente d’ici à 2020. Cible prioritaire : la région parisienne, avec un potentiel de 30 magasins contre 10 actuellement. Mais aussi les grandes métropoles de province comme Rouen, ou encore les villes moyennes de 100 000 habitants, dans lesquelles l’enseigne a déjà un magasin, comme Roanne, qui a ouvert en mai. Après Tarnos, Porto-Vecchio et Romorantin au premier semestre, suivront Rambouillet, Les Herbiers et Montgeron d’ici fin octobre.
Rendement au mètre carré 

Ce dynamisme est nécessaire pour ne pas se laisser distancer sur un marché du discount qui se porte plutôt bien. En témoigne le maillage accéléré du territoire opéré par le réseau de magasins indépendants Centrakor, passé de 40 à 262 magasins entre 2004 et 2015. Ce concurrent, originaire de Toulouse, vise 450 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, contre 550 millions pour la Foir’ Fouille. Si la Foir’Fouille est désormais troisième en nombre de magasin derrière Gifi (390 en France) et Centrakor, la direction revendique le meilleur rendement : 2 000 euros/m2. Sur les douze derniers mois, les ventes à magasins comparables ont progressé de 1 % (+7 % au total).

Une performance que l’enseigne attribue à l’implication des franchisés. Mais aussi aux efforts déployés en magasin.« Quand on se remodèle, cela a un effet immédiat sur le trafic. Surprendre, séduire, c’est cela qui provoque l’achat d’impulsion qui caractérise notre métier », poursuit le dirigeant qui continuera à privilégier le réseau physique, son site d’e-commerce ayant du mal à provoquer des achats non planifiés.

Le Figaro, 31/08/15

mercredi 12 août 2015

Des automates au rayon tomates

Paiement sans contact, chariots connectés… L’hypermarché du futur prend forme. Aperçu de ce qui nous attend (ou pas).


Imaginons. Dans le tout nouvel hypermarché SystemAuchan - les enseignes Système U et Auchan ont fusionné en 2018 - de la périphérie nantaise, un seul employé suffit pour encaisser les paiements dans l’immense magasin de 25 000 m2. Les cent caisses sont toutes automatiques : le client paie par carte ou via son téléphone mobile. Des dizaines de douchettes de «self scanning» sont à disposition à l’entrée. Les consommateurs déambulent dans les allées, les yeux fixés sur l’écran tactile de leur chariot connecté. Liste de courses, promotions en cours et fils d’actualitédéfilent à l’écran. Les rayons sont toujours parfaitement achalandés grâce aux deux cents robots affectés à la préparation de commandes dans l’entrepôt adjacent à l’hyper. Sur le parking, une noria de drones décolle et atterrit pour aller livrer les adeptes du commerce en ligne.

Science-fiction ? Oui et non. Non, car les enseignes introduisent lentement mais régulièrement les machines dans leurs points de vente. Oui, c’est encore de l’ordre de la prospective car le remplacement du personnel humain par des automates fait mauvais genre pour un secteur qui se targue d’embaucher en masse. Carrefour est ainsi le premier employeur privé de France (110 000 salariés en 2014). Reste qu’automatisation et robotisation sont des tendances lourdes qui vont bouleverser les métiers de la distribution. Seule l’échéance est encore inconnue. Revue des innovations existantes et à venir.

DES CAISSES SANS HUMAINS

Le tunnel de scanning n’a pas encore fait son apparition dans les grandes et moyennes surfaces (GMS). Avec ce dispositif, le client pose ses articles sur un tapis roulant qui traverse un tunnel équipé de scanners à reconnaissance d’image, capables d’analyser les tailles, formes et couleurs des packagings, tout en lisant codes barres ou puces RFID (à radio-identification). A l’autre bout du tunnel, il n’a plus qu’à payer sur un automate avec sa carte bancaire.

Plus besoin de personne en caisse, si ce n’est un unique employé pour surveiller le processus. Les technologies sont au point, des enseignes américaines (Walmart, Kroger) et européennes (le suédois ICA, l’allemand Rewe, l’anglais Asda) testent le concept depuis longtemps, mais aucun distributeur français n’a encore franchi le pas : installer ces machines serait une déclaration de guerre vis-à-vis des syndicats. La grande distribution ne renonce pas pour autant à automatiser ses lignes de caisses. D’une part avec les douchettes de self scanning - environ 90 000 dans les GMS - : le client lit lui-même les codes-barres et n’a plus qu’à présenter le ticket pour payer à une caisse dédiée. D’autre part avec les caisses automatiques en libre-service (6 500 en 2012 sur 200 000 postes d’encaissement). Le consommateur fait alors tout lui-même : scanner, peser, payer. Ces automates, apparus en 2005, servent avant tout à réduire l’attente en caisse (onze minutes en moyenne dans un hyper), mais aussi à faire baisser les coûts en supprimant des postes : une seule personne suffit à superviser quatre caisses en libre-service.

Une évolution lente mais continue qui serait plébiscitée par les consommateurs : 88 % des personnes interrogées utilisent l’encaissement en libre-service. Reste que pour Sophie Bernard, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-Dauphine (1), la fin des caissiers et des caissières n’est pas pour demain. Cependant, leur travail va évoluer : moins de troubles musculo-squelettiques, mais plus de stress.

Probabilité à cinq ans : 3/10

Le paiement par téléphone généralisé

Payer ses achats avec son smartphone, selon l’Association française du sans contact mobile, c’est déjà possible dans 280 000 points de vente français équipés de terminaux NFC (near field communication ou communication en champ proche). En réalité, moins de 1 % des transactions se fait par paiement sans contact. Le consommateur français n’a pas l’air très intéressé par ce concept. D’après une étude Deloitte-Ipsos sur les usages mobiles (réalisée sur 2 000 personnes interrogées en juin 2014), 49 % des sondés déclarent qu’ils ne sont pas prêts à utiliser ce service «même si c’était aussi simple qu’avec une carte bancaire». Pourtant, payer ses courses avec son mobile est présenté comme une innovation majeure : gain de temps (pas besoin de taper son code en dessous de 20 euros), plus de porte-monnaie, choix du moyen de paiement (carte bancaire, carte de fidélité), blocage à distance de l’appli de paiement en cas de vol du mobile… La plupart des banques ont déjà sorti leurs applications : «Kix» de BNP Paribas, «m-carte» du Crédit mutuel, «paiement mobile sans contact» de la Banque postale ou «paiement mobile» de la Société générale.

Obsédés par la réduction du temps de passage en caisse, les distributeurs lancent eux aussi leurs applis : «paiement flash» de Leclerc ou «Flash’N Pay» d’Auchan. Dans les deux cas, la technologie retenue n’est pas le NFC mais la lecture d’un QR code en caisse. Ces logiciels gèrent aussi les coupons de réduction et peuvent servir à envoyer des offres promotionnelles ciblées quand le client passe devant le rayon concerné. C’est la technique dugeofencing ou envoi de messages grâce à la géolocalisation.

Le décollage du paiement mobile pourrait avoir lieu l’année prochaine, quand les Apple, Google et Samsung arriveront sur le sol français avec leur propre système. A moins que les Français ne continuent de préférer leur carte à puce, invention hexagonale et fierté nationale.

Probabilité à cinq ans : 8/10

Des CHARIOTS INTELLIGENTS pour garder la forme

Lourd, encombrant et peu maniable, le chariot n’a pas évolué depuis un demi-siècle. Mais avec le numérique, il devient intelligent. Équipé d’un écran tactile (ou d’une tablette) et d’un GPS, il peut devancer les actions du consommateur en analysant ses déplacements, suggérer des produits en fonction de sa liste de course téléchargée au préalable, proposer des promotions via la géolocalisation, voire enregistrer directement les achats et procéder au paiement.

En 2011, l’enseigne anglaise Sainsbury’s, associée à la chaîne de télé Sky, a testé des chariots avec un support pour iPad. Objectif : distraire le chaland pendant son shopping. Un an plus tard, la chaîne américaine de magasins bio Whole Foods expérimentait un modèle avec une tablette équipée du système de reconnaissance de mouvement Kinect de Microsoft. Le SmartCart reconnaissait le consommateur grâce à sa carte de fidélité, pouvait le suivre dans les rayons du magasin et le conseiller dans ses achats, par exemple en cas d’allergie à un aliment. En France, Auchan a dévoilé un prototype en 2013 avec la société lilloise Phoceis. L’application «compagnon shopping» est une liste de courses collaborative, complétée par chaque membre du foyer, et consultable sur son smartphone ou sa tablette fixée sur le chariot.

Aucun de ces trois essais n’a été généralisé, sans doute en raison du coût prohibitif de ces systèmes. Quant au leader mondial de la distribution, l’américain Walmart, il a testé cette année au Costa Rica «the Healthy Shopping Cart», pour rester en bonne santé : une tablette munie de capteurs calcule la distance parcourue dans le point de vente, le rythme cardiaque et le nombre de calories brûlées. Et elle recommande les produits pauvres en graisses. Une innovation que Walmart devrait plutôt introduire aux Etats-Unis, pays où deux tiers des adultes sont en surpoids ou obèses.

Probabilité à cinq ans : 5/10

UNE LOGISTIQUE AUX «MAINS» DES ROBOTS

Avant de vendre les produits dans les grandes surfaces, il faut les acheminer, les stocker et les trier. C’est le rôle de la logistique ou «supply chain» (chaîne d’approvisionnement), un secteur qui fait travailler 800 000 personnes en France. Des emplois bientôt menacés par l’arrivée des robots. Amazon mène la danse avec ses essais de mini-drones pour la livraison de petits colis (2,2 kg) en zones urbaines. Pour l’instant, cette pratique est prohibée aux Etats-Unis comme en France, mais la loi pourrait évoluer. En revanche, rien n’interdit d’utiliser des robots dans les entrepôts. Plus de 15 000 robots Kiva, entreprise rachetée par le géant du e-commerce en 2012, ont été installés à Noël dans dix entrepôts d’Amazon sur cinquante pour augmenter les cadences. Et, accessoirement, faire baisser d’un cinquième les coûts d’exploitation. Ces automates de 145 kg ressemblent à de gros aspirateurs. Munis de roues et de capteurs, ils se glissent sous les rayonnages, les soulèvent et les apportent au manutentionnaire. Avantage : ce ne sont plus les employés qui vont chercher les produits à trier - vingt kilomètres de marche par jour - mais les produits qui viennent à eux. Les robots Kiva sont là pour aider les employés humains.

Mais d’autres modèles arrivent qui pourraient bien les remplacer. La start-up californienne Fetch Robotics a ainsi créé Fetch, un automate unibrassiste, et Freight, une base roulante. Le duo robotique peut attraper des produits sur les étagères puis les convoyer jusqu’à la zone de chargement. D’après la société californienne, Fetch et Freight n’ont pas été conçus pour remplacer les employés, mais pour augmenter la cadence de livraison, tout en minimisant les tâches répétitives. Néanmoins, on ne voit pas bien pourquoi les distributeurs et leurs prestataires se gêneraient pour éliminer des postes humains au profit de ces travailleurs infatigables, non syndiqués et jamais malades.

Probabilité à cinq ans : 6/10

Si faire ses courses relève parfois du cauchemar (attente aux caisses, double manipulation des produits, répétition), les enseignes travaillent sur des innovations pour simplifier la vie du consommateur. Les progrès dans la robotisation et le traitement des données sont en train d’accélérer l’avènement du supermarché du futur, avec de moins en moins d’humains derrière les rayons, un cauchemar en cachant peut-être un autre.

(1) Travail et automatisation des services. La fin des caissières ?, Octarès 2012.




PATRICK CAPPELLI 29 JUILLET 2015 À 19:06




Libération

jeudi 6 août 2015

Décathlon va implanter des magasins grand public en Inde

Décathlon est déjà présent en Inde à travers le commerce de gros. Grâce à l'assouplissement de la réglementation, la marque vient d'obtenir le feu vert de l'administration indienne pour ouvrir des magasins de détail.



Déjà présent en Chine, où il compte une cinquantaine de points de vente, Décathlon, le géant européen de la distribution d'articles de sport, s'apprête à intensifier sa présence en Asie, cette fois en Inde. Le Foreign Investment Promotion Board, organisme chargé de donner son feu vert aux investissements étrangers dans ce pays, s'est réuni la semaine dernière avec, à l'ordre du jour, quatre dossiers de distributeurs étrangers monomarques, dont trois français.

Tous ont été acceptés, marquant une nette accélération de l'arrivée des distributeurs internationaux depuis l'assouplissement récent de la réglementation. Le gouvernement indien les autorise désormais à détenir 100 % de leur filiale en Inde, au lieu des 51 % maximaux qui prévalaient jusqu'à l'année dernière.


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100 millions d'investissement

Le dossier le plus significatif à avoir reçu un feu vert est donc celui de Décathlon. Le FIPB a accepté son projet d'ouverture de magasins pour le grand public, pour un montant d'investissement substantiel, de l'ordre de 100 millions d'euros. Le groupe, filiale de l'Association familiale Mulliez (AFM), n'est pas un nouvel arrivant en Inde. Décathlon mène en effet depuis quelques années une implantation progressive. Ne voulant pas ouvrir son activité à un partenaire indien, il a, pour se faire, choisi la seule voie alors ouverte aux étrangers pour détenir 100 % de leur société en Inde : le commerce de gros, dit « cash & carry ».
Dans ce cadre, Décathlon a ouvert trois magasins, deux à Bangalore et, plus récemment, un à Bombay, accessibles aux commerçants détaillants, aux collectivités, ou encore aux entreprises. Le feu vert de l'administration indienne lui permettra de détenir également 100 % de ses futurs magasins monomarques. Le projet de Décathlon est de loin le plus important depuis le feu vert donné fin janvier au distributeur de meubles suédois Ikea, qui prévoit, lui, 1,5 milliard d'euros d'investissements dans les années à venir.

A savoir :

Promod ouvrira une qinzaine de boutiques en Inde

Du fait de la nouvelle réglementation, « tout le monde dans la distribution monomarque se sent pousser des ailes », constate Sumit Khosla, spécialiste de la distribution au sein de la société de conseil Accuracy. Une situation qui contraste avec le secteur de la grande distribution multimarque, où aucun projet n'a été déposé depuis que l'entrée des opérateurs étrangers dans des entreprises détenues à 51 % y a été autorisée, en septembre dernier. Dans la foulée de sa décision sur Décathlon, le FIPB a autorisé l'entrée en Inde de la marque de vêtements Promod. Celle-ci veut investir 4,5 millions d'euros pour ouvrir une quinzaine de boutiques dans un premier temps. L'enseigne a préféré conserver le modèle traditionnel de la coentreprise et détiendra 51 % des opérations aux côtés de la société indienne Modex Trading. Enfin, le troisième projet français approuvé est celui du fabricant de matériel de cuisine haut de gamme Le Creuset, qui contrôlera totalement son activité en Inde.


Les Echos, 07/2013

samedi 1 août 2015

Les quatre grandes voies d’avenir de la PLV

Attiser la curiosité du client reste l’enjeu essentiel de la publicité sur lieu de vente (PLV) et de l’information sur lieu de vente (ILV). LSA détaille les quatre tendances phares du secteur.


1. Des écrans pour attirer le regard

Dans les magasins, c’est l’invasion des écrans qui s’accélère encore, grâce à la miniaturisation des composants et l’arrivée du tactile. Ces avancées technologiques ont permis de les incruster dans des structures plus compactes. Via les écrans, les marques peuvent réaliser un focus sur le produit en faisant preuve de pédagogie, voire de relier celui-ci aux campagnes de télévision. Ce type de PLVdemande, en revanche, un investissement plus élevé qu’une PLV classique, et les risques de dégradation se révèlent plus importants. Mais faire du digital pour faire moderne ne suffit plus. « Le digital doit apporter autre chose, car les clients peuvent trouver beaucoup d’informations sur internet, détaille Aurélie Chavas, international merchandising brand manager chez Yves Rocher. Il faut du contenu, des informations, le tout combiné avec une organisation interne spécifique et un SAV pointu. »

L’atout de la dalle à leds

À l’extrême, Lick, la chaîne de magasins dédiée aux objets connectés, utilise pleinement le digital pour informer ses clients. Une frise de dalles à leds,conçue par le fabricant français de PLV Fapec, court sur l’ensemble du point de vente pour relayer les promotions du moment, ou encore les informations du web, notamment les commentaires sur les produits ou l’enseigne postés sur les réseaux sociaux. En revanche, selon Stéphane Bernard, chef de projet et produits chez Système U, « l’alimentaire reste très en retard. Les hypermarchés et supermarchés n’utilisent pas les supports existants pour valoriser leurs promotions. On reste encore sur le catalogue papier et les affiches en rayons. Or, la clientèle du lundi et celle du samedi se révèlent différentes et les centres devraient adapter leur communication ».

CELIO ADOPTE L’HOLOGRAMME


Pour son magasin des Champs-Élysées, durant la période de Noël, Celio souhaitait animer son point de vente en ciblant les clients français et les touristes, mais ne voulait pas mettre d’écran classique. Avec Comactive, la marque de vêtements a opté pour Cube Clear, qui repose sur la projection d’un hologramme dans un cube de verre. Des petits personnages, habillés en Celio, s’animent autour des vêtements et accessoires exposés. Pour obtenir la qualité d’image suffisante, la luminosité a été renforcée et la qualité du verre de restitution a été renforcée.

2. Le connecté pour la proximité 

Multimédia, interaction et réseaux sociaux se mélangent pour de la PLV connectée. Il existe ensuite plusieurs ressorts : la photo, le gaming et l’expérience personnalisée. La fonction photo incite le client à se servir de son smartphone pour s’exprimer sur un sujet établi par la marque, et partager ultérieurement ce moment sur les réseaux sociaux. La partie gaming se veut plus ludique et fait activement intervenir le consommateur via des tablettes ou de la réalité augmentée. Enfin, l’expérience personnalisée propose une approche multisensorielle aux clients, avec pour seule limite le budget alloué ! Par exemple, la société WeillRobert organise actuellement une opération pour Tassimo, soutenue par le fabricant de machines et des capsules de café. « Nous avons créé un espace pour que les gens entrent dans l’univers de la marque et que les deux produits, machine et capsules, soient réunis dans un même espace, détaille Pierre- Alain Weill, président de WeillRobert. Cette expérience de shopping shop permet de créer de l’événement et, surtout, de générer des ventes. »

Expérience immersive

Pour Prescilia Holleville, responsable communication de Globe Groupe, «la PLV connectée permet une expérience immersive et customisée avec une vraie valeur ajoutée pour le consommateur et des retours immédiats en termes de ventes (une multiplication de quatre à trente), de branding et de buzz. En revanche, cela suppose une organisation technique puisqu’il faut prévoir en amont le matériel, les branchements et les connexions, ainsi que des moyens humains. Le coût de ces dispositifs techniques peut aller de quelques milliers d’euros jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon la complexité de l’application à développer, les achats d’art, la licence, etc. Les acteurs de grande conso, et notamment Food and Drink, ont été précurseurs sur ce type de prises de parole qui s’étendent aujourd’hui à l’ensemble des industriels, tous secteurs confondus».

OASIS MÈNE LA DANSE

Globe Groupe a réalisé pour Oasis une PLV incluant de la réalité augmentée. Installée en GMS, elle permettait aux clients d’entrer dans l’univers décalé de la marque. Ainsi, durant le temps d’une chanson, l’Oasis Fruit Show a fait danser petits et grands avec leurs fruits préférés pour une « chorégrafruit » endiablée, réalisant glissades, cloche-pied, moonwalks et 360°. Grâce à une caméra, les clients se voyaient évoluer aux côtés des mascottes de la marque. Et via une borne connectée, ils avaient la possibilité de retransmettre les vidéos sur YouTube.

LA COSMÉTIQUE, BRUTE DE DÉCOFFRAGE 

Fapec a créé pour L’Occitane un meuble PLV destiné aux grands magasins, pharmacies, et duty free. Il se compose de matériaux bruts entièrement séparables pour un recyclage complet. Toute la fixation repose sur des jeux de pliages et d’emboîtages, avec des soudures et des fixations mécaniques qui s’enlèvent sans se casser. « L’écoconception n’est pas une histoire de coût, mais surtout une histoire de conception », résume Frédéric Heimendinger, président du directoire de Fapec.

3. Virage vers le vert

L’impact environnemental de la PLV devient une préoccupation de plus en plus importante pour les fabricants comme pour les marques. Le dernier Grenelle de l’environnement a, d’ailleurs, imposé des contraintes quant à la récupération en fin de vie de la PLV pour le metteur sur le marché, autrement dit les marques. En cas de non-respect, elles encourent une amende de 7500 € par PLV non recyclée. Popai France, le syndicat de la PLV, vient de créer un standard, Éco Popai, qui permet aux fabricants d’afficher leur production écoconçue. Pour Christophe Chipault, dirigeant de IDD et président de la commission verte de Popai, « l’écoconception permettra d’optimiser le coût de la PLV, et ne signifie pas une PLV plus onéreuse. Cette démarche doit être prise en compte dès le bureau d’études. Et quand c’est le cas, on obtient de bons résultats. »

Recyclage encore théorique

Pour certaines marques, l’environnement fait partie de leur identité. Ainsi, chez Yves Rocher, Aurélie Chavas explique que «le groupe prend en compte les impacts environnementaux et cherche à limiter ses déchets». Sur Éco Popai, la responsable merchandising assure que « ce standard peut faire la différence dans un appel d’offres». Mais, d’après Frédéric Heimendinger, président du directoire de Fapec, fabricant de PLV, leur fin de vie reste théorique, car « les magasins ne prennent pas le temps de trier, et dans les grands centres commerciaux, toutes les bennes pour le recyclage ne sont pas disponibles».

4. Format XXL, de bonnes idées venues de l’étranger

En France, la PLV conserve une taille « raisonnable », afin qu’elle trouve sa place dans les magasins. Elle accroît ses dimensions dans le cas de show événementiel, qui se déroule alors souvent en dehors du point de vente et de façon éphémère. En Europe, cette tendance prévaut majoritairement, bien que l’Italie, sous l’impulsion d’Eataly et de certains magasins Coop, se met aux grands formats. En revanche, aux États-Unis, la donne change complètement, et les consommateurs se trouvent habitués à de la PLV massive en points de vente, à l’image de la taille du pays!

Pastiche vs minimaliste

« La théâtralisation des produits est une tradition très ancrée aux États-Unis, et dont les origines remontent aux premiers supermarchés dans les années 30, indique Daniele Tirelli, président du bureau Popai Italie. Cela répond à une approche esthétique différente. En Europe, et jusqu’à aujourd’hui, nos codes sont plus axés sur des dispositifs propres, linéaires et minimalistes. Aux États-Unis, le goût du pastiche et du surprenant est très populaire, mais identique sur tout le territoire. » 


« THINK BIG, THINK AMERICA »

En France, il y a peu d’opportunités pour des dispositifs « Big size » à l’américaine par manque de place physique dans les points de vente, même en GMS, contrairement aux États-Unis. 



MÉLANGE DES GENRES

Sur la côte ouest américaine, on aime les solutions colorées et très décoratives, tandis que sur la région de New York et du New Jersey, les dispositifs se révèlent étroits et hauts, avec une forte juxtaposition de marques. Et au Texas, on prône des solutions encore plus créatives et colossales. 



LE MOYEN-ORIENT AUSSI

À l’instar des États-Unis, le Moyen- Orient aime les grands formats de PLV. Ce dispositif Nestlé Middle East fait 2 m de large, pour 1,90 m de hauteur et 1 m de profondeur. 


La PLV en chiffres :

1,03 milliard d’euros Le marché de la PLV et du MPV (marketing point de vente) se maintient depuis 2012 

150 entreprises et 5000 salariés travaillent dans le secteur 

Les deux matériaux les plus utilisés restent le carton et le papier, en raison de leur coût et de leur recyclage 

Le secteur « parfums, beauté, soins, hygiène et coiffure » reste le plus consommateur de MPV (marketing point de vente) avec une part de marché de 29% du CA Global
1€ sur deux investi en PLV est destiné au secteur de la cosmétique 15% du chiffre d’affaires 

Le support digital média se développe régulièrement d’année en année et atteint désormais 15% du CA

95% des professionnels du MPV déclarent prendre en compte le développement durable alors qu’ils étaient 89% en 2012 

Le secteur de la PLV en France génère chaque année environ 70 000 tonnes de déchets de carton et 27 000 tonnes de multimatériaux (métal, plastique, bois, verre...) 

11 entreprises se sont engagées dans la procédure pour obtenir Éco Popai, le premier standard d’écoconception





Répartition de la durée de vie des PLV 
Les PLV non permanentes (moins de deux mois) représentent 41% du CA 
Les permanentes (plus de six mois) 33%
Les semipermanentes (entre deux et six mois) 26%

Des automates au rayon tomates